Jean-Marie Riche
©J.Boquet
Disparu le 15 mars 2018, Jean-Marie Riche aura signé une carrière journalistique plus que remarquable. Il fut en particulier l’un des pionniers de la presse aéronautique naissante.
Né en 1921, il a débuté au journal La vie des Transports dès 1945. Il a ensuite rejoint Combat en 1950, puis l’Equipe, et s’est entièrement consacré à l’aéronautique à partir de 1960 pour le compte des magazines Aviation Magazine et Les Ailes. Il fut également chroniqueur pour Jour de France durant la même période.
Il a ensuite fondé, en 1963, le magazine Air & Cosmos dont il est resté directeur de la rédaction jusqu’en 1993.
En décembre 1949, il a été un des membres fondateurs de l’AJPAE.
Jean-Marie Riche a également cumulé les honneurs :
Chevalier de la Légion d’Honneur, officier de l’Ordre national du mérite, il a également reçu la médaille de l’Aéronautique.
Il fut membre de l’Académie de l’air et de l’espace, du Tomato et du Charles Club, jusqu’à son décès.
Depuis 1993, il était président d’honneur de l’AJPAE.
L’ensemble des membres de notre association présente ses sincères condoléances à sa famille et à ses proches.
Message de Jacques Reder
ancien chef du service de presse d’Aéroport de Paris
Je venais de voir l’avis de décès de Jean-Marie Riche dans Le Figaro d’hier.
Bien des souvenirs me reviennent en mémoire. Juste un mot pour honorer son souvenir à travers l’AJPAE qui lui doit énormément.
Jean-Marie Riche vient de rejoindre le pays des Ailes éternelles et avec lui s’envole un large pan du monde de la presse aéronautique ; mais son souvenir demeurera fort et entier pour tous ceux qui ont eu la chance de le côtoyer et le privilège de travailler avec lui.
Pour ma part, alors que je n’étais qu’étudiant, stagiaire au service de presse d’Aéroports de Paris, j’ai eu l’honneur de l’accompagner en hélicoptère, le 29 avril 1965, pour une visite de presse et un survol à 25 km au nord de Paris d’un site campagnard de 3 000 hectares qui allait devenir l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle !
Je n’imaginais pas alors qu’il serait pour moi une référence professionnelle durant plus de quatre décennies.
Jean-Marie Riche était une autorité, une sommité qui aura beaucoup donné à l’aéronautique ainsi qu’à l’AJPAE et à qui toute l’aéronautique doit beaucoup.
On l’admirait car il était remarquable par son savoir, sa science, mais aussi pour sa discrétion, sa sagesse et la pertinence de ses propos.
En toutes choses il était respecté par le monde aéronautique, par ses confrères journalistes comme par les dirigeants des entreprises.
Oui, Jean-Marie Riche était respecté, simplement peut-être parce qu’il était respectable, c’était un Monsieur !
Fidèle à sa mémoire et aéronautiquement à lui ainsi qu’à l’AJPAE.
Amitiés
Jacques Reder
L’histoire en rafale
Natif de Belleu dans l’Aisne, Jean-Marie Riche, 97 ans, ancien résistant et journaliste aéronautique, fondateur du magazine Air et Cosmos, est décédé le dimanche 18 mars 2018, a-t-on appris le mardi 20 mars auprès de l’Association des journalistes professionnels de l’aéronautique et de l’espace (AJPAE).
Né le 15 mars 1921, Jean-Marie Riche a entamé sa carrière de journaliste à La Vie des Transports dès 1945, à l’issue de la Deuxième Guerre mondiale, avant de rejoindre le grand quotidien Combaten 1950, où il a été chargé de la question des transports, ferroviaires et fluviaux qui dominaient à l’époque. Quelques années plus tard, il a rejoint L’Equipe puis s’est consacré totalement à l’aéronautique à partir de 1960 au sein des revues Aviation Magazine et Les Ailes.
Il a été chroniqueur à Jours de France durant la même période, et a fondé en 1963 le magazine Air & Cosmos dont il est resté directeur de la rédaction jusqu’en 1993 et qui demeure une revue de référence. « Il a été en particulier un des pionniers de l’aéronautique naissante », a rappelé l’AJPAE en annonçant son décès.
Fondateur de cette association en décembre 1949 avec trois confrères, il en est devenu le président d’honneur en 1993.
Lorsque la Deuxième Guerre mondiale a éclaté et que le 17 juin 1940, le maréchal Pétain a demandé l’armistice, il ne s’est pas résolu à la défaite et s’est engagé très tôt dans la Résistance avec l’atout particulier d’être Germanophone. Dès 1941, il est au service de la Résistance qui se développe chez les cheminots puis, après le débarquement il sert comme interprète au service de l’armée américaine en 1944 car il possède aussi une solide maîtrise de l’anglais. Après-guerre, il a officier pour les services de renseignements français comme lieutenant.
Jean-Marie Riche était chevalier de la Légion d’honneur, mais également «Officer (of the Order) of the British Empire» (OBE).
Jacques Tiziou
Adieu à Jacques Tiziou
Jacques Tiziou avait publié ses premiers dessins de modèles réduit propulsés par petits moteurs-fusée , Jetex à l’âge de 14 ans, puis des écorchés et des plans 3-vues de vrais appareils dans des revues d’aviation comme « Les Ailes » avant ses 18 ans. Il avait débuté sa carrière de journaliste indépendant en 1957, comme spécialiste des missiles et des fusées, avant même de décrocher son diplôme d’ingénieur de l’Estaca en 1962 (promotion Caravelle). Il travailla pour divers magazines (en particulier Aviation Magazine et Air et Cosmos durant les deux premières années d’existence de la revue), en France et à l’étranger, mais aussi pour la radio et la télévision. A sa sortie d’école, il sillonna les Etats-Unis durant plusieurs mois pour visiter les différents centres de la Nasa. Il se rendit sur le champ de tir d’Hammaguir, dans le Sahara algérien, rencontra Youri Gagarine à Paris en 1963, et fut le premier à réaliser l’écorché précis du lanceur russe Semiorka, pour la revue Space Business Daily. Ce dessin fut même utilisé par les Soviétiques dans leurs publications officielles traitant de la cabine Vostok. Entre 1965 et 1968, il dirigea la première Encyclopédie de l’Espace (parue chez Rombaldi), puis écrivit son célèbre livre A l’assaut de la Lune (Stock, 1969). Il partit ensuite s’installer en Floride, accompagné de son frère Michel, afin de suivre au plus près les missions Apollo vers la Lune, puis l’aventure du laboratoire orbital Skylab, comme correspondant pour Aviation Magazine, les deux premières chaines télévisées françaises et des agences photo. S’intéressant ensuite aux affaires de politique spatiale et intervenant essentiellement pour la radio et la télévision, il vécut dans la banlieue de Washington entre 1974 et 1986, puis s’installa définitivement dans la capitale fédérale -mais retournant régulièrement en Floride pour couvrir l’actualité des lancements. Il effectua également le commentaire en direct de plusieurs lancements Ariane. Il prit officiellement sa retraite en 2003.
Incontournable, incontesté et connu de tous, le Français devint ami avec la plupart des « astros » américains et français, comme il les appelait, recevant quasi-systématiquement les nouvelles recrues juste après leur nomination officielle, pour des « parties » mémorables dans son jardin. Il figure parmi les chroniqueurs officiels de la Nasa, dans la salle de presse de Cap Kennedy.
Jacques Tiziou était membre de l’AJPAE depuis le 30 janvier 1967. L’annonce de sa disparition bouleverse toute une génération de passionnés, et d’innombrables confrères et acteurs du secteur qui appréciaient sa gentillesse (et ses petits présents inimitables), ou qui avaient pu profiter de ses coups de pouce.
Pierre-François Mouriaux
Journaliste Espace à Air & Cosmos
Parrainé par Jacques Tiziou pour devenir membre actif de l’AJPAE en 2016
C’est avec beaucoup d’émotion que nous avons appris le décès de notre confrère Jacques Tiziou.
Journaliste depuis l’âge de dix-huit ans, titulaire d’un diplôme d’ingénieur en aéronautique (ETACA), il s’était orienté vers le journalisme spécialisé en aéronautique et espace.
Il a collaboré à Aviation Magazine en tant que journaliste mais aussi en qualité de dessinateur d’écorchés d’avions et de plans trois vues – une facette méconnue de ses talents.
Passionné par l’astronautique, il s’installe aux Etats-Unis pour être au plus près de l’actualité spatiale et en couvrir le programme américain.
Il a été le correspondant à Washington d’Aviation Magazine, puis d’Air & Cosmos, et de l’ORTF.
Ses compétences et son enthousiasme lui ont valu de se lier d’amitié avec la plupart des astronautes américains de l’époque.
Jacques Tiziou a été et restera LA référence française dans ce domaine.
Il a été un membre fidèle de l’AJPAE depuis son adhésion le 30 janvier 1969.
Tim Hepher
Président de l’AJPAE
QUELQUES PREMIERES …
Roland Sanguinetti
Jacques Tiziou a révélé au monde occidental la configuration de la fusée standard soviétique « Zemiorka ». Le plan réalisé par Tiziou a été utilisé dans des ouvrages soviétiques comme étant le plan officiel’ du « Lance-Vostok »).
Jacques Tiziou a été le premier journaliste européen à prendre place dans une capsule Mercury et le premier journaliste au monde a prendre place dans le premier prototype de la capsule biplace Gemini », quelques heures avant qu’elle ne soit montrée pour la première fois aux astronautes. Il a aussi été le premier Européen à prendre place à bord d’une cabine triplace « Apollo ».
Premier Européen à accompagner des fusées lunaires « Saturn V – Apollo , sur le « Crawler-Transporter », entre le bâtiment d’assemblage. « VAB » et l’aire de lancement 39A du Centre Spatial Kennedy.
Jacques Tiziou a.été le premier et seul Européen à conduite le prototype de Jeep lunaire « LRV » (Lunar Roving Vehicle) sur un so lunaire simulé au Centre Spatial Kennedy.
Il a a été le premier Européen à essayer les scaphandres lunaires « Apollo » et Iasphère de sauvetage gonflable de la navette spatiale, au Centre Spatial Johnson, à Houston.
Premier Européen à piloter un simulateur d’engin lunaire (dès 1962, au Centre de Recherches Langley) et le premier Européen à piloter le simulateur d’entraînement du « LM » (le module d’atterrissage d » Apollo »), au Centre
Spatial Johnson, pour des simulacres d’alunissages, Il a aussi été le premier Européen à piloter un simulateur de module de commande du vaisseau lunaire « Apollo ».
Jacques Tiziou a été le dernier journaliste autorisé dans la salle propre d’assemblage des vaisseaux » Apollo » avant l’incendie tragique d’ « Apollo » AlS-204, et le premier à y être ré-admis après l’enquête.
Il a en outre été le premier Européen à interviewer la quasi-totalité des 35 premiers astronautes sélectionnés spécifiquement pour les missions de navettes spatiales, le jour même de leur première réunion à Houston. Da bien connu tous les astronautes des programmes « Mercury », « Gemini », « Apollo », « Apollo-Soyouz », et reste en contact
avec nombre d’entre eux. Il connaissait personnellement cinq des ~astronautes morts lors de la tragédie de « Challenger » 5-1-Let les trois disparus en’janvier 1967 lors de l’incendie d' »Apollo » AlS-204. L’astronaute qui a été le premier à attraper un satellite dans l’Espace, à le tenir à bout de bras pendant toute une orbite et à le mettre dans la
soute de la navette, le Dr. Joseph P. Allen, a été le témoin de mariage de Tiziou.
Il a couvert les programmes spatiaux depuis l’année précédant le lancement de « Spoutnik » 1. Il a couvert le programme de navette spatiale depuis bien avant la décision du Président Richard M. Nixon (Janvier 1972). Il en a suivi toutes les étapes comme il avait suivi celles des projets précédents, dans tous les centres de la NASA.
Il a assisté aux vols et aux atterrissages expérimentaux de la première navette OV-lOI « Entreprise » à Bdwards, aux essais statiques des moteurs et des structures à Huntsville et au Centre Kennedy, à l’entrainement des astronautes à Houston et ailleurs, aux premières missions orbitales de l’OV-I02 « Columbia », aux premiers envols et à de
nombreuses autres ~ion8 des navettes OV-099 « Challenger~, OV-10,3 « Discovery » et OV-I04- « Atlantis », et 1 ux premiers atterrissages sur la piste du Centre Spatial Kennedy.
D a couvert l’accident de « Challenger » et l’enquête de la Commission Présidentielle.
Premier européen à essayer le simulateur de mission utilisé par les astronautes de la navette spatiale, le premier européen à piloter le simulateur de bras télémanipulateur « RMS » et le premier Européen à piloter le simulateur à 6 degrés de liberté du « MMU » (le scooter spatial utilisé pour voler librement autour de la navette’ et récupérer des satellites en détresse). Il a aussi été le premier journaliste à explorer la « jungle » infestée de serpents; d’alligators et d’énormes et dangereux cochons sauvages où devait être construite la piste d’atterrissage des navettes. Tiziou a encore été le seul européen autorisé à faire le voyage avec la navette sur son « Crawler Transporter » lors de
son premier voyage entre le bâtiment d’assemblage « YAB » et l’aire de lancement 39A.
Il a habité cinq ans à Coco a Beach, aux portes dl Centre Spatial Kennedy, où il a assisté en 30 ans, depuis le satellite de télécommunications « Telstar » à plus de cent lancements de fusées et de missiles, et il a passé plus d’un an dans les motels proches du Centre Spatial Johnson de Houston. Il a aussi effectué plus de 110 voyages dans les différents centres de la NASA depuis l’époque de l’ « étoffe des héros ». Depuis Washington! D.C., voyageant beaucoup, il a continué à suivre de très près toute l’actualité.aérospatiale et les programmnes d’avenir comme ceux de la station spatiale permanente américaine « Freedom »: le programme d’avions-fusée « NASP » et les projets de retour vers la lune et de missions vers la planète rouge.
Jacques Tiziou a également couvert de nombreux lancements de satellites depuis la base d’Hammaguir (Sahara), du Centre Spatial Guyanais (Kourou) » de Wallops Island (Virginie) et du Western Test Range (Vandenberg, Californie). Il a été l’une des « voix d’Ariane », assurant à huit reprises le commentaire en anglais ou en français de lancements de la fusée européenne.
Jacques Tiziou a eu l’honneur d’être autorisé à appuyer sur le bouton rouge pour lancer une fusée du Centre Spatial Kennedy, et il a obtenu l’autorisation de le faire faire à quelques privilégiés, dont le chanteur-compositeur Antoine. Il a eu aussi l’honneur d’être le premier Français à réveiller un équipage en vol à bord de la station orbitale « Skylab » (avec une chanson de Brigitte Bardot: « Tu es venu, mon amour »).
Tiziou a également eu l’honneur d’obtenir le badge de presse N° 1 pour la toute dernière mission vers la Lune, et tous les badges N° 1 pour la mission « Apollo-Soyouz ». Le million de photos et documents qu’il a précieusement conservés pourraient remplir un musée.
Jacques Tiziou a commencé à travailler pour des revues d’Aviation à l’âge de 13 ans et a été publié pour la première fois à 14 ans. na été à tous les Salons Internationaux de l’Aéronautiques et de l’Espace depuis l’âge de 10 ans (avant qu’ils ne soient au Bourget). On lui doit également de nombreuses premières dans le domaine du journalisme purement aéronautique, en particulier, il a été le premier journaliste ,autorisé par l’Armée de l’Air américaine à visiter et à photographier la chaine de production des avions-espions TR-l, successeurs des fameux U-2, et celle des missiles de croisière « ALCM ».
000 Jacques Tiziou a beaucoup d’autres pôles d’intérêt. L’un d’eux est la vie sous marine.
Premier Européen à plonger à trois reprises avec des requins, des dauphins et 6 000 poissons dans « The Living Seas », le banc de corail artificiel dans le plus grand bassin du monde (25 millions de litres), à EPCOT Center (W~t Disney World).
Tiziou est d’ailleurs un expert de Disney. Il a suivi l’évolution de Disney World depuis le premier coup de pioche et y est allé plus de cent fois et il a couvert les inaugurations de tous les principaux pavillons et hôtels du Royaume Magique, d’EPCOT Center et des studios Disney-MGM, ainsi que l’inauguration et l’ouverture d’Euro Disneyland.
Le CNES rend hommage à Jacques Tiziou, journaliste professionnel aérospatial.
A l’annonce du décès de Jacques Tiziou, journaliste professionnel aérospatial, passionné de lanceurs et spécialiste des vols habités, le CNES salue la mémoire de ce journaliste hors du commun et lui rend un hommage appuyé en rappelant son parcours atypique.
Décédé le lundi 6 février à Washington à l’âge de 77 ans, Jacques Tiziou avait débuté sa carrière de journaliste indépendant alors qu’il avait à peine 18 ans. En 1962, il avait obtenu son diplôme d’ingénieur aérospatial de l’ESTACA. Ensuite, il s’était spécialisé pour l’espace, passionné pour le Centre Spatial Kennedy et avait suivi les missions Apollo. En plus de 60 ans de carrière, il aura participé à plus de 100 publications écrites, été l’auteur de l’ouvrage « A l’assaut de la Lune » (Stock), effectué quelques milliers de reportages radio et TV et enrichi de ses photos plus de 300 publications. Il a été récompensé de la « Plume d’Argent » et de la « Plume d’Or » de la presse française. Il avait pris une retraite « active » en 2003, après 30 années passées aux États-Unis.
Au nom de l’ensemble du personnel du CNES, son Président, Jean-Yves Le Gall, s’est associé à la peine des proches et des amis de Jacques Tiziou. Il a déclaré : « Le CNES tout entier ressent une très forte émotion à la suite de la disparition de Jacques Tiziou. Tout au long de sa très longue carrière, il a fait honneur à l’espace, sous des formes très variées, comme le premier écorché du lanceur russe Sémiorka ou la première Encyclopédie de l’Espace (Rombaldi). Nous avons tous eu l’occasion d’apprécier ses travaux d’exception et nous lui en sommes très reconnaissants. Pour ma part, alors que je n’avais pas 10 ans, c’est la lecture de son livre culte « A l’assaut de la Lune » qui m’a donné la passion de l’espace. J’avais rencontré Jacques à de très nombreuses occasions sur tous les pas de tir de la planète et il était devenu mon ami. Nous mesurons tous, ce que la communauté spatiale et le grand public lui doivent. À ses proches, à ses amis et à toute la grande famille des journalistes, je présente au nom du CNES et en mon nom propre, nos condoléances attristées. »
Je pleure et je pleurerai longtemps et souvent pendant des années. Je connaissais Pierre depuis 60 ans, depuis que nous nous étions rencontrés, jeunes spotters ultra-fanas de toutes les choses qui volaient, sur un petit aérodrome de cette Belgique où il vivait et où « AiRevue » commençait à demander des dessins et des infos à l’étudiant en Maths que j’étais. Notre amitié s’est vite établie et n’a fait que grandir en continuant toujours à se renforcer
Il y a si peu de temps qu’en priant, j’espérais encore, faute de nouvelles. Imaginant qu’il avait encore la force de lire et sachant combien il avait toujours voulu rester au courant de tout, je continuais à lui faire suivre des infos et des articles. Le dernier le 31 juillet. Il a du être accueilli dans l’autre monde par un de ses fils qui l’a précédé tragiquement lors d’un accident de la route et dont j’étais le parrain. Je n’ai pas besoin de leur expliquer pourquoi je pleure. Hier dimanche encore, la personne qui m’apportait la communion comme tous les dimanches, m’a demandé pour qui je voulais qu’on prie et je lui ai dit: « Pour tous ceux qui sont malades et surtout du cancer ». Ça marche la prière, mais il y a des ratés douloureux, des accidents. Sans avoir à prendre le téléphone ou regarder tes E-mails, sans avoir à feuilleter un journal, Pierre, tu vas voir notre avenir à tous ceux qui restent sur cette petite planète. Tu vas voir que personne ne t’oubliera de sitôt, mais tu verras surtout que personne ne parviendra aux talons de tes talents et qualités.
C ‘est bien douloureux de vous remercier de m’avoir envoyé la mauvaise nouvelle, mais il faut (malheureusement) que je le fasse, étant si loin de vous tous -addition précieuse à sa famille-, et pourtant si proche par le cœur.
Jacques TIZIOU, JTNS
C’est aujourd’hui à Jacques et à sa famille que vont nos pensées.
L’AJPAE est en deuil
C’est avec une immense tristesse que le bureau a appris la disparition de notre ancien président, Pierre Sparaco, dans la nuit du 2 au 3 août. L’aéronautique perd un de ses plus grands journalistes qui demeurera un modèle et une référence pour notre profession. L’AJPAE ne pleure pas uniquement un confrère admiré, mais aussi un ami sincère.
Pierre était un des plus grands spécialistes de l’aéronautique, un secteur qu’il a couvert pendant plus de 50 ans, de la naissance du programme Concorde jusqu’au lancement de l’A330neo. Il a travaillé pour les plus grands médias spécialisés, en particulier Aviation Magazine et Aviation Week, dont il fut rédacteur en chef Europe et directeur du bureau de Paris. Membre de l’académie et de l’espace, Pierre a continué à contribuer à Aviation Week et Aerobuzz jusqu’à ce que sa maladie l’empêche de réagir à l’actualité aérospatiale comme il l’avait toujours fait. Avant de nous quitter il a pu terminer, avec l’aide de son fidèle ami Germain Chambost, une biographie d’André Turcat qui a été publiée en juin. Ce n’était qu’un des nombreux livres que Pierre a écrit.
Bien qu’il ait reçu les plus prestigieuses récompenses pour son œuvre, Pierre avait su rester simple, il était toujours prêt à aider ses confrères. L’AJPAE rend hommage à un très grand journaliste et à une grande personnalité qui restera dans nos mémoires.
Nos pensées sont avec sa famille et ses proches.
Gesche WÜPPER, Die Welt
Présidente
http://aviationweek.com/pierreslife#slide-0-field_images-1366551
https://www.ainonline.com/aviation-news/business-aviation/2015-08-06/journalist-pierre-sparaco-dies
http://www.id-aero.com/sitenv/index.php?lang=fr&page=news&menucour=20&ticour=News&script=xxxx
http://www.lavenir.net/cnt/dmf20150803_00683599
http://www.pnc-contact.com/2015/08/03/pierre-sparaco-est-mort-65262
http://www.aerovfr.com/2015/08/disparition-de-pierre-sparaco/
https://www.facebook.com/LeFanaDelAviationMagazine/posts/925643907502401
http://fo-astrium.net/node/410606
http://www.aerobuzz.fr/culture-aero/article/pierre-sparaco-n-est-plus
http://www.ladepeche.fr/article/2015/08/04/2154605-pierre-sparaco-est-decede.html